

Objectifs sectoriels
- OS 1: La vie et la dignité de 770 000 personnes en situation de crise (IPC phase 3) et d’urgence (IPC phase 4) sont préservées (OS 1 du PRH).
- OS 2: Les moyens d’existence de 492 000 personnes en IPC phase 3 sont restaurés et renforcés en vue d’empêcher l'adoption de mécanismes d’adaptation négatifs et de soutenir le relèvement précoce et la résilience des populations. (OS 2 du PRH).
Résumé des besoins
Malgré une amélioration appréciable, la situation alimentaire en RCA reste préoccupante. Selon les résultats du 22ème cycle du Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire (IPC, septembre 2024), 31% de la population analysée (6,47 millions de personnes, projection ICASEES), soit 1,97 millions de personnes sont classées en situation de crise (IPC phase 3) et d’urgence (IPC phase 4) en période de récolte et post récolte (septembre 2024 – mars 2025). Le nombre de personnes en IPC phase 3 et IPC phase 4 pendant la période de soudure (avril 2025 – août 2025) s'éleverait à 2,25 millions (35% de la population analysée), si une assistance adéquate n’ést pas apportée. Malgré une diminution de 10 % par rapport à la période de soudure de l'année précédente qui se justifie par une relative stabilité dans la fréquence des chocs, le niveau des besoins demeure important.
Huit sous-préfectures (Mingala, Zangba, Ouadda, Ouandja Kotto, Rafai, Bambouti, Djémah, Mboki) sont classées en IPC phase 4, contre soixante-huit sous-préfectures en IPC phase 3. Le sud-est a une prévalence élevée de l’insécurité alimentaire aiguë avec des proportions allant jusqu’à 60% pour Bambouti, Djémah et Mboki. En revanche, le plus grand nombre de personnes en situation d’urgence se trouve dans les sous-préfectures de Kaga-Bandoro (23 883), Bambari (22 287), Bouar (19 045), Bossangoa (18 503), Bangassou (17 318), ce qui s’explique par la densité démographique élevée. Une réponse d’urgence est requise pour sauver la vie d’hommes, femmes et enfants, et renforcer la capacité des communautés à faire face aux chocs récurrents et éviter que les projections pour la période de soudure se matérialisent. Cette réponse, combinée avec une amélioration de l’accès, pourrait entrainer une baisse des besoins. Près de 420 000 individus vivant dans les 19 sous-préfectures n’ayant pas répondu aux critères de la portée géographique de l’analyse des besoins, et qui se trouvent en IPC phase 3 et IPC phase 4 feront l’objet de veille continue dans le cadre de la réponse 2025. Le cluster s’assurera de faire le lien avec les autres cadres en place pour la prise en compte de ces derniers dans d’autres projets de résilience.
Stratégie de réponse
Le Cluster Sécurité Alimentaire (CSA) prévoit de fournir une assistance alimentaire et un soutien aux moyens d’existence à 1,18 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë, pour sauver des vies, soutenir le relèvement précoce, et la résilience des populations affectées par la crise en RCA. La stratégie du CSA traite des réponses d'urgence et de post-urgence, en facilitant la transition vers le développement durable, tout en renforçant la résilience des populations aux différents chocs auxquels elles font régulièrement face. Dans ce sens, l’État et les acteurs de développement doivent intervenir pour répondre aux causes structurelles impactant la sécurité alimentaire, en mettant en place des mécanismes de protection sociale pour renforcer la résilience de 1,82 millions de personnes en IPC phase 3 et IPC phase 4 dans les 65 sous-préfectures retenues.
La stratégie repose sur une approche multi-dimensionnelle selon le niveau de vulnérabilité et vise à promouvoir la transition de l'assistance alimentaire vers le renforcement des moyens d'existence. 8 000 personnes en IPC phase 3 qui se trouvent dans des sous-préfectures en situation d’urgence (IPC phase 4) et 68 000 personnes en IPC phase 3 qui se trouvent dans des sous-préfectures en situation de crise (IPC phase 3) à la lisière de l’IPC phase 4 (à savoir : avec 15% de la population en IPC phase 4) seront prises en charge à travers une assistance alimentaire dans un premier temps et par un appui à la production agricole ou animale d’urgence dans un deuxième temps.
Selon le contexte, les préférences des communautés, et la capacité d’absorption des marchés, les transferts monétaires seront priorisés autant que possible. Pour optimiser la couverture géographique du suivi de la sécurité alimentaire et des marchés, le CSA s’appuie sur les systèmes en place : l’initiative Conjointe de Suivi des Marchés (ICSM) de REACH, le mVam (Mobility Vulnerability Analysis Mapping) du Programme alimentaire mondial (PAM), le Data in Emergencies (DIEM) de la FAO, l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) de l'Institut Centrafricain des Statistiques et des Etudes Economiques et Sociales (ICASEES) et le Dispositif Institutionnel de Remontée d’Informations (DIRI) du ministère de l’Agriculture et du Développement Rural.
Ciblage et priorisation
La stratégie du CSA est axée sur deux piliers en suivant l’approche de graduation promue, et 1,18 millions de personnes seront ciblées en 2025.
Une assistance alimentaire est prévue pour 770 000 personnes en situation de crise (IPC phase 3) et d’urgence (IPC phase 4), ou qui font face à de nouveaux déplacements. Les activités prévues sont l’assistance alimentaire:
- sur au moins 3 mois, demi-ration dans la période de soudure pour des personnes en IPC phase 3 qui se trouvent dans des sous-préfectures en IPC phase 3;
- sur au moins 6 mois, demi-ration pour des personnes en IPC phase 3 qui se trouvent dans des sous-préfectures en IPC phase 3 à la lisière;
- sur au moins 6 mois, 80% de la ration complète pour des personnes en IPC phase 4 et des personnes en IPC phase 3 qui se trouvent dans des sous-préfectures en IPC phase 4.
Pour la restauration et le renforcement des moyens d’existence pour 492 000 personnes en IPC phase 3, les activités envisagées sont :
- appui à la production agricole d’urgence pour des personnes en IPC phase 3 qui se trouvent dans des sous-préfectures en IPC phase 3 à la lisière ;
- appui à la production animale d’urgence pour des personnes en IPC phase 3 qui se trouvent dans des sous-préfectures en IPC phase 3 à la lisière ;
- appui à la réhabilitation des moyens d’existence pour des personnes en IPC phase 3 qui se trouvent dans des sous-préfectures en IPC phase 3.
Promotion d’une programmation redevable, de qualité et inclusive
La stratégie du CSA est axée sur quatre principes clés :
- Ne pas nuire en procédant à une analyse des risques de protection avant de commencer la mise en œuvre des programmes, avec une flexibilité d’adaptation;
- Garantir l’accès pour tous en tenant compte des besoins spécifiques et des dispositions spéciales pour les femmes, filles, hommes, garçons et les besoins spécifiques des groupes vulnérables, y compris les personnes âgées, personnes vivant avec un handicap, groupes minoritaires, etc;
Assurer la redevabilité à travers des mécanismes appropriés permettant aux populations touchées de mesurer le caractère adéquat des interventions et de répondre à leurs préoccupations; - Consolider la participation et l'autonomisation des communautés affectées à travers les renforcements des capacités et soutenir les personnes affectées à faire valoir leurs droits, y compris le droit à des vivres.
La stratégie du CSA encourage la redevabilité envers les personnes affectées. Tout projet mis en œuvre capitalise sur 3 composantes :
- Prendre en compte. Les partenaires du CSA s’appuient sur les points de vue et les besoins des communautés à travers des consultations réalisées avant, pendant et après l’intervention;
- Renseigner. Les partenaires du CSA fournissent des éclaircissements aux communautés affectées à travers des systèmes de partage d’informations;
- Rendre compte. Les partenaires du CSA permettent aux communautés affectées d’évaluer et de commenter leurs performances à travers des mécanismes participatifs. Les partenaires du CSA s’appuient sur les lignes vertes et les autres mécanismes de feedback mis en place afin de renforcer la redevabilité.
Coût de la réponse
Le coût global de la réponse du CSA est estimé à 111 millions de dollars américains. Le coût de l’assistance alimentaire s'élève à 85 millions de dollars américains, tandis que celui de la restauration et du renforcement des moyens d’existence est estimé à 26 millions de dollars américains. Le calcul prend en compte les coûts opérationnels (acquisitions, transports, prestation des institutions financières, ciblage, digitalisation et suivi).
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