

Objectifs sectoriels
- OS 1 : Améliorer l’accès inclusif, adapté et équitable aux services EHA pour contribuer à la réduction des risques de transmission des maladies diarrhéiques d’origine hydrique et oro-fécales au sein des populations affectées par des mouvements de population, la malnutrition aigüe, des épidémies et des risques de protection.
OS 2 : Améliorer l’accès durable et équitable aux services EHA pour les personnes affectées par une crise prolongée au sein des communautés, des formations sanitaires et des écoles.
Résumé des besoins
Le rapport MSNA 2024 met en évidence les besoins critiques en Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) en République centrafricaine (RCA) qui ont également été identifiés comme étant des besoins prioritaires par 29% des populations affectées. 57 des 64 sous-préfectures ont été identifiées comme ayant des besoins critiques en services EHA, dont 14 en situation de gravité extrême (niveau 4). Environ 1,6 million de personnes nécessitent un accès urgent aux services EHA. Plus de 25% des populations n’ont pas accès à une source d'eau améliorée, tandis que 68% manquent d'infrastructures d’assainissement adéquates et 72% n'ont pas de dispositifs de lavage des mains. La situation est particulièrement alarmante dans les structures de santé, où 39% ne disposent pas d'un accès suffisant à l'eau (Herams, 2024), et dans les écoles dont seulement 38% ont un approvisionnement en eau permanent (JENA 2023).
Les épidémies d’hépatite E et de Mpox, touchant plus de 15 districts sanitaires s’ajoutent aux pressions sanitaires, alors que la RCA fait également face à des épisodes fréquents de diarrhée aiguë, particulièrement chez les enfants, avec une prévalence accrue de malnutrition affectant plus de 54 000 enfants. L'accès limité aux latrines, en particulier pour les personnes déplacées et les communautés retournées (seulement 25% selon l’enquête DTM 2024) conduit à des pratiques de défécation à l’air libre et amplifie les risques de protection, en particulier pour les femmes exposées à des risques de violence lors de la collecte d'eau.
Stratégie de réponse
La réponse EHA se divise en deux axes.
- Le premier vise à restaurer l'accès aux services EHA vitaux pour 1,6 million de personnes en situation d'urgence (déplacements, épidémies, malnutrition) à travers des interventions minimales : réhabilitation d’urgence des infrastructures existantes d’eau et assainissement , des tests de qualité de l'eau, la distribution de kits NFI EHA (avec possibilité de modalités cash surtout pour les personnes affectées par les inondations) ; la distribution des kits d’hygiène menstruelle et la promotion de bonnes pratiques d'hygiène pour une durée de 3 à 12 mois. Ces interventions vitales à caractère d’urgence qui seront menées rapidement et de manière coordonnée permettent aux bénéficiaires ciblés de réavoir accès aux services de base d’EHA.
- Le second axe vise à renforcer les services de base existants mais affichant des insuffisances en EHA dans les zones en crise prolongée, avec un accent sur l’engagement et l’inclusion communautaire, ainsi que la durabilité des services. Ces interventions prendront en compte la localisation, la préparation aux urgences et la formation des partenaires nationaux, tout en favorisant les innovations.
Afin de répondre aux pressions accrues sur les services d’EHA et compte tenu des ressources déjà limitées, la stratégie privilégiera une approche multisectorielle intégrée, incluant l’assistance en cash dans les sous-préfectures hautement prioritaires, où les vulnérabilités aiguës en matière d’accès aux services de base d’EHA, de nutrition, de protection et d’éducation sont particulièrement prononcées. Une collaboration étroite avec le cluster santé sera essentielle, pour renforcer les mesures de prévention et de contrôle des infections au sein des structures sanitaires (FOSA), et au niveau communautaire. Des standards, des méthodologies d’intervention et indicateurs communs développés par les groupes de travail multisectoriels EHA-Nutrition, EHA dans les FOSA, et EHA dans les écoles, ainsi que la coordination en complémentarité avec les interventions d’urgence et le RRM, guideront aussi l’approche d’intervention. Les interventions tiendront aussi compte de l’environnement, et feront la promotion des services EHA adaptés au changement climatique. Enfin, la stratégie s'inscrivera dans le Plan national de relèvement et de consolidation de la Paix pour favoriser des solutions durables.
Ciblage et priorisation
La réponse du cluster ciblera les 64 sous-préfectures classées en sévérité 3 et 4, marquées par un faible taux d’accès aux sources d’eau potables améliorées, une faible couverture en assainissement, des taux signalés de malnutrition aiguë, des foyers de diarrhée d’origine hydrique ; des épidémies et à risques d’inondations. Dans un contexte de ressources financières limitées ; cette priorisation permettra de diriger les ressources vers les besoins les plus urgents et les populations les plus vulnérables. En parallèle, le cluster renforcera sa collaboration avec les acteurs du développement pour préparer la transition et améliorer l’accès aux services d’EHA dans les zones ciblées.
Promotion d’une programmation redevable, de qualité et inclusive
La stratégie met l'accent sur une programmation inclusive, de qualité et redevable, en intégrant les principes de Redevabilité envers les populations affectées (AAP), Protection contre l'exploitation et les abus sexuels (PEAS), genre, et protection. Elle place les bénéficiaires au centre des interventions, en tenant compte des besoins spécifiques des groupes vulnérables tels que les femmes, les enfants et les personnes en situation de handicap. Des activités concrètes seront mises en œuvre pour assurer que les communautés et personnes affectées ont accès aux informations sur l’assistance apportée par les acteurs humanitaires; participent aux décisions qui les concernent et contribuent aux retours d’information (feedback). Les capacités des partenaires seront aussi renforcées en matière de programmation redevable; des enquêtes de satisfaction seront régulièrement menées et les mécanismes de feedback et de gestion des plaintes seront mis en place pour que les bénéficiaires puissent exprimer leurs préoccupations, signaler d'éventuels abus et obtenir des réponses claires et rapides.
Concernant le genre et la protection, des évaluations sur le genre et la protection seront menées pour mieux comprendre les besoins spécifiques des femmes et des hommes. Des actions spécifiques seront organisées pour minimiser les risques liés à l’utilisation des services d’EHA relatifs à la collecte de l'eau et à l’utilisation des installations sanitaires, en aménageant des infrastructures, en assurant leur adaptation et sûreté. Pour la PEAS, des formations seront dispensées aux partenaires du cluster, et un réseau de points focaux sera établi pour renforcer la détection et la gestion rapide des incidents signalés. L'intégration du genre et de la protection permettra d'adapter les interventions aux besoins spécifiques des femmes et des hommes, réduisant les risques et garantissant un accès équitable aux services d’EHA.
Coût de la réponse
Le Cluster EHA nécessite 21,7 millions de dollars américains pour fournir un soutien essentiel à 845 000 personnes. Le coût de la réponse est estimé à une moyenne de 25 USD par personne, calculée à partir des données de la MSNA, de la DTM et des coûts des services d’EHA, en prenant en considération les spécificités des préfectures concernées. Ce montant couvre les principaux besoins en EHA, notamment la fourniture de services d'urgence pour les personnes touchées par des chocs récents et l’amélioration de l’accès aux services d’EHA pour les personnes confrontées à des crises prolongées, y compris dans les centres de santé et les écoles.
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