
4.1 Plan de réponse pour les réfugiés
Objectifs stratégiques (suivant la stratégie pluriannuelle 2024-2027 du HCR)
- OS1: Soutenir le gouvernement de la République centrafricaine afin d'assurer l'accès au territoire et à l'asile, et promouvoir un environnement de protection favorable à travers des services de protection et d'assistance différenciés aux réfugiés et demandeurs d'asile en RCA.
OS2: Identifier les réfugiés et demandeurs d'asile à risque et en situation de vulnérabilité et leur fournir une assistance ciblée et des services de protection spécialisés.
OS3: Plaider pour la continuité des services de protection, d'éducation et de santé fournis par le gouvernement aux réfugiés et apporter une perspective humanitaire pour renforcer les systèmes nationaux, et promouvoir l'inclusion et l'autonomie.
Résumé des besoins
Malgré ses difficultés, la République centrafricaine (RCA) a une longue tradition de frontières ouvertes et d'octroi de l'asile aux ressortissants des pays tiers cherchant une protection en tant que réfugiés. Au 31 octobre 2024, le pays compte plus de 53 000 réfugiés et demandeurs d'asile provenant de 30 pays. D'ici la fin 2025, ce nombre devrait atteindre 72 000 réfugiés, avec l'arrivée prévue de 20 000 réfugiés supplémentaires en provenance du Soudan. Les réfugiés arrivent sans moyens de subsistance et vivent dans des conditions précaires, dépendant de l'aide humanitaire et des communautés d’accueil. En 2025, les réfugiés continueront d’être confrontés à un ensemble complexe de risques et de besoins de protection, exacerbés par le conflit en cours, les déplacements et les ressources limitées, affectant de manière disproportionnée les différents segments de la population. La présence de groupes armés dans les zones d’accueil de réfugiés accroît les risques de protection. Les tensions entre les communautés d’accueil et les réfugiés dans les zones où les services de base sont rares, pourraient encore aggraver les risques de protection.
Stratégie de la réponse
La réponse pour les réfugiés se déclinera autours de trois axes prioritaires :
- amélioration de l’environnement de protection,
- accès aux services de base,
- et mise en place de solutions durables.
Les acteurs du secteur continueront l’enregistrement biométrique des réfugiés nouvellement arrivés, ainsi que ceux qui n'ont pas pu s'enregistrer auparavant en raison de l'insécurité ou de l'accès, afin de leur fournir des documents. Un suivi continu de la protection sera effectué aux principaux points d'entrée et dans les zones d'accueil des réfugiés afin de garantir des interventions de protection immédiates et l'accès au territoire. Les activités de sauvetage comprendront l'enregistrement, la documentation, l'assistance juridique et le soutien psychosocial d'urgence. Une approche de résilience mettra l'accent sur les mécanismes de protection communautaires et le soutien juridique pour renforcer les systèmes nationaux.
Le secteur de la VBG adoptera une approche globale centrée sur les survivants et survivantes pour répondre aux besoins urgents des femmes et des filles à risque de VBG. Les interventions vitales comprendront le déploiement des unités mobiles équipées pour fournir des soins cliniques et un soutien psychosocial, garantissant que les services essentiels atteignent les zones reculées. Des espaces sûrs seront mis en place dans les zones à haut risque pour protéger les femmes et les filles vulnérables. Le HCR mettra en œuvre une approche globale pour protéger les enfants réfugiés, en se concentrant sur des activités immédiates de sauvetage et des mesures de résilience à long terme. L'une des priorités sera de créer des espaces adaptés aux enfants dans des zones d’accueil, y compris les enfants handicapés. Ces espaces offriront un soutien psychosocial, des activités récréatives et éducatives aux enfants soudanais.
Dans la mesure du possible, le HCR n'établira pas de systèmes parallèles pour les réfugiés, mais intégrera les réfugiés dans les systèmes nationaux, en partageant les services avec la communauté hôte. En matière d’éducation, la réponse donnera la priorité à un accès équitable, à une éducation de qualité dans un environnement inclusif pour les réfugiés et les enfants vulnérables des communautés d’accueil des réfugiés, afin de favoriser la résilience et de répondre aux risques de protection. Des transferts monétaires à usages multiples aideront les ménages à faire face aux dépenses liées à l’éducation. La réponse en santé et nutrition vise à améliorer l'accès aux soins de santé pour les réfugiés et les communautés d'accueil vulnérables et à renforcer les capacités des systèmes de santé locaux. L'approche de résilience renforcera les centres de santé locaux en fournissant un soutien aux infrastructures, des équipements médicaux et des formations aux agents de santé communautaires sur les besoins spécifiques des réfugiés. En plus, l’assistance en kits NFI/Abris, se fera en fonction des évaluations des besoins identifiés au sein des communautés des réfugiés/et des demandeurs d’asile et des communautés d’accueil.
La recherche de solutions pour les personnes déplacés demeure une priorité importante pour le HCR, suite à la Déclaration de Yaoundé de 2022 sur « Les solutions dans le contexte des déplacements forcés liés à la crise en République centrafricaine ». Trois principales options de solutions durables seront promues pour les réfugiés, notamment : l’autosuffisance économique, le rapatriement volontaire et la réinstallation dans un pays tiers et ainsi que d'autres voies complémentaires.
Suivi de la réponse aux réfugiés
Le HCR a élaboré une politique de suivi et d'évaluation incluant un cadre axé sur les risques. Cette politique vise à garantir une mise en œuvre opérationnelle plus rationnelle, à sécuriser les réfugiés et leurs communautés hôtes, et à optimiser la réalisation des objectifs de protection ainsi que l'assurance de solutions durables. De plus, les partenaires inter-agences du Plan régional de réponse pour les réfugiés soudanais (RRP) ont adopté un cadre de suivi basé sur des indicateurs sectoriels, afin de mesurer les progrès et d'identifier les lacunes dans les activités de réponse sectorielle.
Coordination et partenariats
Une approche collaborative sera essentielle pour améliorer la coordination entre les partenaires humanitaires, les agences gouvernementales et les ONG, et maximiser les ressources. La coordination se fera dans le cadre de la réponse pour les réfugiés (modèle RCM).
Le coût de la réponse
Le coût de la réponse est de 29,4 millions de dollars américains. La méthodologie utilisée a consisté à identifier globalement toutes les activités, y compris les coûts opérationnels, à déterminer le coût unitaire moyen par activité, à multiplier ce coût par le nombre prévu d'activités pour obtenir le coût total, et à indiquer les augmentations de coûts respectives pour chaque pilier envisagé.
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