Une dame déplacée interne entre dans son abri. Bien que reconnaissante pour cet abri, elle veut d’une activité génératrice pour subvenir à ses autres besoins, notamment nourrir décemment ses enfants. OCHA/Alassane Sarr
Ces dernières années, le Burkina Faso est confronté à une crise humanitaire qui a de graves conséquences sur la population civile. Cette crise est principalement due à l’insécurité, aggravée par les chocs climatiques, qui entrainent des déplacements de personnes dans toutes les régions du pays.
Au 31 mars 2023, le pays comptait 2 062 534 personnes déplacées internes (PDI) selon les statistiques du Conseil National de Secours d’Urgence et de réhabilitation (CONASUR). Depuis, de nouveaux déplacements ont été signalés en raison des chocs sécuritaires mais les données officielles ne sont pas disponibles. La principale cause de ces déplacements est liée aux attaques armées. Le Burkina Faso figure parmi les crises de déplacement à la croissance la plus rapide au monde. Le nombre de PDI a été multiplié par plus de vingt depuis janvier 2019. Parallèlement le nombre de personnes non-déplacées internes affectées a atteint 3 340 7891. Autant que les PDI, les non-PDI sont également impactées par la crise. Le niveau de violence augmente les risques d’exploitation et d’abus sexuels, ainsi que de violences sexuelles et sexistes liées à la crise dont les principales victimes restent les femmes et les filles. On constate également une augmentation des préoccupations concernant la protection des enfants, qui sont parfois victimes d’engins explosifs improvisés (EEI) ou tués par balles. Durant le premier semestre 2024, 193 incidents de protection ont été documentés par le monitoring de protection inter-agences.
Le Burkina Faso est également confronté à des problèmes d’accèsdans certaines régions du pays. En juin 2024, le groupe de travail sur l'accès humanitaire (GTA) a identifié au moins 39 zones d’accès difficiles, abritant environ 1,1 million de personnes. En raison de l'insécurité qui y règne, ces zones sont isolées du reste du pays et dépendent de convois de biens et de marchandises organisés par les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Burkina Faso ainsi que des vols humanitaires pour leur approvisionnement en denrées alimentaires et produits de première nécessité.
Malgré ces besoins importants, la réponse humanitaire n’est financée qu’à hauteur de 40,4 pour cent au 31 octobre 2024 selon le Financial Tracking Service (FTS).
Cette photographie de la crise est confortée par l’enquête multisectorielle des besoins MSNA 20242 qui révèle trois problématiques majeures auxquelles font face les 5,915,136 de personnes - dans le besoin :
Une crise prolongée qui accroît les vulnérabilités sexospécifiques et affecte la capacité de résilience des ménages,
Un accès fragile aux services sociaux de base et
Une assistance insuffisante.
References
HPC 2025, PIN cible intersectorielle
Burkina Faso | Évaluation multisectorielle des besoins (MSNA) - Dégradation des conditions sanitaires et alimentaires : des besoins urgents dans une crise oubliée (octobre 2024) - Burkina Faso | ReliefWeb