Pour 2025, les partenaires humanitaires prévoient de cibler 3,7 millions de personnes avec des services d'assistance d'urgence et de protection, soit une réduction de 4,5 pour cent par rapport à l'objectif de 2024. Compte tenu des contraintes de capacité et du financement limité, un exercice de délimitation a été réalisé pour affiner le ciblage de la réponse. Le Groupe de coordination inter-cluster, sur la base de la sévérité intersectorielle (+3 et +4), a identifié 165 communes prioritaires (sur 351) où les besoins sont les plus aigus. Cette approche permet une réponse concentrée dans les zones directement touchées par des chocs — entraînant des impacts tels que les déplacements, l'insécurité alimentaire et l'accès limité aux services sociaux de base comme l'eau, les services de santé et l'éducation — ciblant ainsi les populations les plus vulnérables parmi celles dans le besoin à l’échelle nationale.
Cette approche coordonnée permet également aux clusters de fournir des réponses multisectorielles aux populations affectées dans les mêmes localités. Notamment, 55 pour cent de la population ciblée au Burkina Faso sont des enfants, avec des besoins couvrant plusieurs secteurs tels que EHA,la nutrition, la protection et l'éducation. Une réponse intégrée et focalisée sur les personnes est essentielle, notamment dans le contexte d’une crise de protection persistante. Chaque cluster intègre la réduction des risques de protection dans sa programmation pour garantir que la protection demeure au cœur de la réponse.
Le Plan de réponse humanitaire du gouvernement burkinabè pour 2025 vise à apporter une assistance humanitaire à 6 millions de personnes dans le besoin, en alignement étroit avec l’analyse des besoins et les objectifs de réponse des partenaires humanitaires pour 2025. La complémentarité entre les deux plans renforce l'impact de l'assistance humanitaire fournie par le gouvernement et les partenaires humanitaires, en exploitant les forces de chacun. Ceux qui ne sont pas inclus dans le HNRP des partenaires humanitaires en raison de l’exercice de délimitation sont pris en charge dans le cadre du plan de réponse du gouvernement, soutenu par l’aide bilatérale, les acteurs du développement et le secteur privé.
Priorisation
La priorisation est basée sur la superposition des zones de convergence des sévérités. Ce travail a été facilité par le groupe de travail sur la gestion de l'information (IMWG) avec le support des clusters. Ces zones sont définies par leur niveau de sévérité compris entre 3 et 4. Ainsi, toutes les communes de cette catégorie sont enrôlées dans le HNRP tenant compte de huit (8) indicateurs additionnels (voir annexe) et des jugements d’experts au niveau du groupe de coordination inter cluster (ICCG) et IMWG. Ces indicateurs de chocs et d’impacts comme base de travail, ont contribué à identifier, à la fin du processus, les communes pour les limites de ciblage du HNRP. En somme, six (6) zones de convergence constituant les communes cibles des régions du Nord, Nord-Est, Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun, du Sahel et de l’Est ont été identifiées. Avec cette approche, 165 communes dans 10 de 13 régions ont été priorisées pour le HNRP 2025. (Voir infographie sévérité)
La priorisation des populations bénéficiaires de la réponse humanitaire est basée sur leur niveau de vulnérabilité tenant compte des spécificités sectorielles.
Information sur les risques
En 2025, la communauté humanitaire renforcera les actions anticipatives pour atténuer les impacts et garantir des réponses efficaces et rapides. Un nouveau cadre d'action anticipatoire pour les inondations sera élaboré avant la saison des pluies en mai, s'appuyant sur le cadre existant pour la sécheresse, actif depuis deux ans.
Le processus de HNRP est en phase avec les exigences de qualité pour l’action humanitaire. L’analyse et le suivi des risques permettent de ne pas déroger à cette règle. Il sera donc essentiel de mettre en œuvre en temps utile des mesures de préparation, d’anticipation et de réponses intégrées. Cette stratégie dépendra de l’étroite surveillance des principaux indicateurs de risque et d'alerte précoce mais aussi de l'adoption d'une action rapide de l’EHP en coordination avec les autorités étatiques.
Pour la communauté humanitaire, l’IMWG jouera un rôle fondamental dans ce processus en lien avec l’ICCG et les services techniques de l’Etat pour la collecte, l’analyse et la mise à disposition de données d’analyse sur les risques.
Deux outils seront utilisés pour surveiller efficacement les risques : la matrice des risques et le calendrier des risques. Il s’agit de ; (1) la matrice des risques pour classer les risques en fonction de leur sévérité et définir les mesures de mitigation à cet effet, (2) du calendrier des risques pour déterminer les périodes probables des risques. (Voir infographie)
References
- Il s’agit de la méthode de Fixation des limites du ciblage basée sur la priorisation