Après plusieurs mois dans la ville d’accueil, certaines personnes déplacées se construisent des maisons comme ce monsieur, dans la ville de Kaya IMPACT
3.4 Gestion des Sites d'Accueil Temporaires (GSAT)
Personnes dans le besoin
1,3M
Personnes ciblées
513k
Fonds requis
$10,7M
Répartition des personnes dans le besoin et ciblées
Résumé des besoins
Les populations déplacées présentes dans les sites (SAT) et en hors sites concentrées vers les zones sécurisées rurales, urbaines et péri-urbaines (ZAD) continuent à enregistrer des besoins multisectoriels de base1 ou de protection pour réduire les déplacements des femmes/filles et des enfants à la recherche de moyens de subsistance.
Pour rappel, les besoins d’assistance et de protection, ainsi que l’accès aux services de base touchent les femmes, les enfants ainsi que les personnes âgées et les personnes handicapées (environ 12 661 personnes, tout handicap confondu). Leur présence provisoire accentue leurs vulnérabilités et accroit leurs dépendances. Les dynamiques de déplacements surtout en zones urbaines augmentent la pression démographique. Nonobstant l’offre de meilleures conditions socio-économiques et sécuritaires en zone urbaine, la problématique du déplacement urbain hors site reste un défi pour les autorités et la communauté humanitaire. L’accroissement démographique dans les zones urbaines crée une augmentation de la pression, notamment en matière d’occupation des terres à la fois pour la réalisation d’abris et/ou la réalisation d’activités agricoles ou pastorales. L’accès aux infrastructures communautaires et services sociaux de base font aussi face à la pression.
Stratégie de réponse
Le Cluster très souvent considéré comme la porte d’entrée pour la réponse humanitaire jouera son rôle de catalyseur tout en renforçant son approche aux solutions durables et fournir d’orientation stratégique. Cette approche va garantir un accès équitable à l’aide humanitaire, aux services de base, à la protection et à l’assistance dans les SAT, les ZAD et les établissements similaires aux PDI comme la nouvelle stratégie finalisée en juillet 2024 la rappelle
Renforcement de la coordination et de la gestion des services dans les SAT/ZAD : le Cluster devra apporter des solutions qui prennent en compte les dynamiques de déplacement et d’installation des populations affectées qui diffèrent d’une région à l’autre et renforcer le rôle prééminent des autorités étatiques dans la gestion des déplacements. En outre, les interventions se feront selon une approche communautaire, basée sur des zones d’intervention, de façon à faciliter la résilience, l’autonomisation et l’atteinte de solutions durables.
Renforcement des compétences institutionnelles pour une localisation2 efficace des interventions : La vision du cluster en s’inscrivant dans la localisation est double : d’une part rééquilibrer les relations entre les parties prenantes de niveau international et celles de niveau local en donnant à ces dernières un rôle plus central dans la gestion des sites et ZAD. D’autres part, répondre à l'impératif de renforcer leurs capacités et dans une logique de stratégie de sortie.
Renforcement de la participation communautaire et de l’auto-gestion des SAT/ZAD : cela passera par une plus grande implication des communautés dans les processus de prise de décisions et dans les activités qui affectent leur vie.
Le Cluster travaillera étroitement avec les communautés dans l’identification des actions de résilience et d’autonomisation. Les effets du changement climatique seront pris en compte pour trouver des solutions idoines et durables.
En collaboration avec les acteurs clés, le Cluster continuera à intégrer les mesures de prévention aux VBG et la PSEA et respectera les nouvelles directives de l’EHP.
Ciblage et priorisation
Les zones prioritaires définies par le cluster en 2025 sont ; les régions du Nord, du Centre-Nord, de l’Est, du Centre-Est, de la Boucle du Mouhoun et du Sahel. A travers la dizaine d’activité standards pour les zones d’accès difficile comme celle accessibles, 513 110 personnes seront ciblées. Les femmes, les enfants, les personnes âgées/handicapées, seront prioritaires dans toutes les approches qui seront exploitées.
Pour 2025, la spécificité sera de mettre les acteurs locaux au centre de la réponse en leur fournissant tous les outils et l’appui technique de façon périodique. Le suivi de la réponse sera aussi fait en coordination avec les bénéficiaires pour une meilleure appropriation des acquis qui devront normalement servir dans leurs actions de solutions.
UBC et coût de réponse
Pour 2025, le cluster GSAT veut disposer d’un budget de USD 10,665,646, soit USD 20,79 par personne déplacée. Par rapport à 2024, le secteur a une réduction de son budget de 5 pour cent. Cette situation est due à la prise en compte d’une possible réduction de populations dans les sites et les zones d’accueil de déplacés en lien avec les retours annoncés dans certaines régions, l’autonomisation de certains ménages au sein des communautés d’accueil et l’existence et continuité des activités des comités communautaires mixte déjà mis en place dans les sites et zones d’accueil de déplacés. Ces activités continues n’ont pas besoin de fonds extraordinaires pour les réaliser surtout que le secteur développe l’approche de la localisation en vue de l’auto-gestion des sites et zones d’accueil de déplacés. Aussi, en termes de transfert de compétences, les gestionnaires qui sont en place vont continuer à suivre la situation des populations affectées. Le cluster va maintenir le niveau de renforcement de capacités en fonction des nouvelles thématiques humanitaires.
En lien avec les solutions durables, le secteur va s’appuyer sur l’activité du CONASUR qui prendra en compte dans son projet d’enregistrement biométrique sous l’accord tripartite avec l’UNHCR et avec le financement du gouvernement Japonais, la collecte des intentions aux solutions durables. Le cluster utilisera les différentes statistiques qui seront produites pour développer la stratégie de sortie de sites en coordination avec les autorités locales et nationales ainsi qu’avec la communauté humanitaire et les populations concernées.
Promotion d’une programmation redevable, de qualité et inclusive
Depuis l’activation du cluster GSAT en 2021, le secteur, du fait de sa spécificité et sa transversalité prend en compte les thématiques humanitaires prioritaires. Il s’agit entre autres du genre, du handicap, de l’environnement, le psychosocial, la protection transversale, la localisation. Dans sa stratégie revue en juillet 2024, le secteur va continuer à soutenir les communautés déplacées et hôtes à l’identification de leurs priorités et les réponses communautaires à mettre en place dans leurs intérêts et surtout mettre au centre les personnes à besoins spécifiques, les personnes vulnérables (enfants, personnes âgées, femmes enceintes, personnes handicapées, etc). Dans le cadre des renforcements de capacités que le secteur développe dans les zones d’intervention, l’accent sera toujours mis sur des outils adaptés. Le secteur va s’assurer que les comités communautaires mixte (CCM), les gestionnaires, les acteurs du secteur signent le code de conduite et soient renforcés sur la PSEA conformément aux dispositions du IASC.
Le travail de collaboration sera poursuivi avec le groupe de travail AAP (Accountability to Affected Population) pour consolider les expériences pilotes qui ont commencé depuis 2022 avec les renforcements de capacités que le cluster a diligenter dans les zones d’accueil des personnes déplacées. Le cluster est très engagé dans cette thématique et offre une expérience solide et un appui aux membres. Les feedbacks/plaintes seront recueillis à travers des mécanismes adaptés. Le cluster est membre du groupe de travail sur la redevabilité et contribue aux différents documents. La quintessence de ses activités est d’amener les communautés affectées par le déplacement à recouvrer leur autonomisation. A cet effet, le secteur mobilise et fait des plaidoyers auprès des autres secteurs pour la prise en compte des besoins urgents et d’autonomisation des populations qui se sont réfugiées dans les sites d’accueil temporaires et les zones d’accueil de déplacés.
Les personnes en situation de handicap devront être prises en compte lors de la mise en œuvre des interventions du secteur GSAT. Cette prise en compte inclut différents aspects :
S’assurer que les services aménagés dans les sites (points d’eau, latrines, services de santé, d’éducation) seront adaptés aux personnes handicapées,
Recenser les personnes en situation de handicap lors des enregistrements continus des PDI au niveau des sites et en familles d’accueil pour une meilleure prise en compte des vulnérabilités et des besoins spécifiques liés au handicap,
S’assurer que les modalités des distributions effectuées au sein d’un SAT/ZAD (notamment le lieu et conditions) soient adaptées aux personnes handicapées,
Continuer les sensibilisations envers les populations y compris sur la thématique du handicap pour éviter les risques de discriminations basées sur le handicap.
En plus de ces éléments, le cluster va travailler en collaboration avec les organisations spécialisées sur le handicap pour sensibiliser et renforcer les capacités des partenaires du cluster sur la prise en compte du handicap lors de la mise en œuvre des activités GSAT.
Le genre est une considération transversale essentielle dans toutes les activités du cluster GSAT. Les procédures opérationnelles standard (SOPs) intègrent systématiquement le genre pour garantir que les besoins spécifiques des femmes, des hommes, des filles et des garçons sont pris en compte de manière équitable et inclusive. Un exemple est le rôle central joué par les Comités Communautaires Mixtes. Ces comités représentent non seulement les personnes déplacées et les communautés d'accueil, mais ils assurent également une représentation équilibrée des hommes, des femmes, des filles et des garçons y compris des personnes à besoins spécifiques. Cela permet de s'assurer que les décisions et les actions du cluster reflètent les divers besoins et perspectives de toutes les composantes de la population affectée
Suivi de la réponse
En termes de suivi, les partenaires au cluster peuvent faire appel à la coordination du cluster pour des appuis techniques concernant la planification, la formation et la mise en œuvre de leurs activités. Le cluster est tenu de faire le suivi et l’évaluation de ses projets pour apprécier leurs conformités en termes d’objectifs, d’orientations, de transversalité et d’appliquer les mesures correctives si nécessaire. Le cluster reste aussi disponible à rencontrer tous les évaluateurs extérieurs dans le cadre de ces missions stratégiques. Le groupe consultatif stratégique sera aussi impliqué dans le suivi de la performance du cluster.
A cet effet, une évaluation de la performance du Cluster sera menée chaque année avec l’appui du Cluster CCCM au niveau Global. Elle est articulée autour des fonctions essentielles du Cluster telles que définies par le Comité Permanent Inter-organisations (IASC) et de la redevabilité envers les populations affectées.
Pour plus de details sur le travail du cluster, trouvez les liens ci-dessous :
Ici allusion est faite à l’accès à l’alimentation, aux soins primaires, aux abris, à l’éducation, à la sûreté/sécurité
Dans le cadre de l’aide humanitaire, la notion de « localisation » de l’aide s'inscrit dans un cadre de réflexion plus globale sur les modes de financement et dans une volonté de rapprocher les actions et les services au plus près des personnes directement affectées par les crises